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Thomas Piketty : « Trump, Macron : même combat »

Dans sa chronique au « Monde », l’économiste observe que les présidents américain et français viennent de faire adopter des réformes fiscales similaires.

Publié le 09 décembre 2017 à 06h00, modifié le 10 décembre 2017 à 07h05 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. On a coutume d’opposer Donald Trump et Emmanuel Macron : d’un côté, le vulgaire businessman américain, aux tweets xénophobes et climatosceptiques ; de l’autre, l’esprit européen éclairé, soucieux de dialogue des cultures et de développement durable. Tout cela n’est pas entièrement faux, et est de surcroît bien agréable pour nos oreilles françaises. Mais si l’on regarde de plus près les politiques menées, on est frappé par les similitudes.

En particulier, Trump comme Macron viennent de faire adopter des réformes fiscales extrêmement proches, et qui, dans les deux cas, constituent une incroyable fuite en avant dans le mouvement de dumping fiscal en faveur des plus riches et des plus mobiles.

Récapitulons. Aux Etats-Unis, le Sénat a validé les grandes lignes du plan Trump : le taux de l’impôt fédéral sur les bénéfices des sociétés sera réduit de 35 % à 20 % (avec, en outre, une amnistie quasi complète pour les profits rapatriés des multinationales) ; un taux réduit d’environ 25 % va être institué pour les revenus des propriétaires de sociétés (en lieu et place du taux supérieur de l’impôt sur le revenu de 40 % applicable aux plus hauts salaires) ; et l’impôt sur les successions va être fortement réduit pour les plus hautes fortunes (et même totalement supprimé dans la version adoptée par la Chambre des représentants).

Voici ce que cela donne du côté de Macron et de la France : le taux de l’impôt sur les sociétés va être réduit graduellement de 33 % à 25 % ; un taux réduit de 30 % va être institué pour les dividendes et les intérêts (en lieu et place du taux de 55 % applicable aux plus hauts salaires) ; et l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) va être supprimé pour les plus hauts patrimoines financiers et immobiliers (alors que la taxe foncière n’a jamais été aussi lourde pour les moins riches).

« Job creators » et « premiers de cordée »

Pour la première fois depuis l’Ancien Régime, on décide ainsi d’instituer dans les deux pays un régime fiscal explicitement dérogatoire pour les catégories de revenus et de patrimoines détenues par les groupes sociaux les plus favorisés.

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